L’Homme qui ne retrouvait plus son pays

L'Homme qui ne retrouvait plus son pays
  • Auteur : Ian De Toffoli
  • Collection : Théâtre
  • Langue : français
  • Personnages : 2 H, 1 F
  • ISBN : 978-99959-756-1-6
  • Format : 110 × 187 mm
  • Pages : 100
  • Prix : 12,00 €
  • Sortie : juin 2012

Le soir est en train de tomber. Un homme, qui a roulé en voiture durant toute la journée, s’arrête près d’une friterie délabrée au bord d’un lac. Il revient d’un voyage d’affaires à Bruxelles. Le propriétaire de la friterie, lui servant une bière, ne semble pas vouloir s’arrêter de parler : les nombreux touristes, les déchets jetés dans le lac, les canards qui s’étouffent en tentant d’avaler les restes de frites, la défense des droits des animaux. L’homme peine à placer une parole, ne serait-ce que pour demander le chemin, car il croit qu’il s’est perdu. Finalement, il avoue que c’est moins le bon chemin qu’il ne retrouve plus que son pays. Déclaration reçue avec humour par Théo, le propriétaire de la friterie, qui se lance dans des moqueries et des comparaisons eschatologiques farfelues. Mais le désespoir de Durand, l’homme qui ne retrouve plus son pays et qui prétend que ce dernier se trouvait à l’exact emplacement du lac, semble sincère. Plus étrangement encore, Théo n’est aucunement surpris, et semble même être dans une situation pareille.

L’Homme qui ne retrouvait plus son pays, entre l’allégorie, la farce, et le drame, est une pièce déjantée qui soulève de très sérieuses questions sur le sens de la vie et les besoins fondamentaux de l’homme.

Suivi de Microdrames

Microdrames n’est pas une pièce, mais un ensemble de pièces courtes, voire minuscules, de tableaux éphémères, de portraits-miniatures, de situations qui se dissolvent au moment où l’on croyait pouvoir les saisir. Microdrames est une pièce-puzzle. En neuf pièces se tisse l’histoire du suicide d’une femme, qui, pourtant, n’est jamais évoquée que de biais : par son mari, son amant, sa voisine, des clochards qui ont récupéré ses chaussures, le médecin qui dissèque son cadavre, le journaliste qui écrit son avis mortuaire, un couple qui commente ce même avis, des voyageurs de train qui en font toute une histoire, etc. Les circonstances de sa mort, le spectateur ne pourra les comprendre qu’au fur et à mesure du texte, voire même a posteriori. Il devra se lancer dans une véritable enquête, avec ses témoins, ses non-dits et ses faits à jamais irrésolus. Qui était cette femme, et pourquoi est-elle morte ? Cependant, et sans que l’on verse dans l’onirisme, la littérature fantastique, la métempsycose ou les dons de prémonition, le naturalisme évident de ces neuf minuscules drames est sans cesse mis en question par une douce déstabilisation. Sous leur apparente discontinuité, ces neuf fragments de vie présentent d’étranges et inquiétants liens.

Ian De Toffoli ne manque ni d’imagination, ni d’intelligence, ni de qualités expressives. Son texte peut se faire drôlement absurde, pertinemment dénonciateur, savoureusement connoté.

Stéphane Gilbart, Luxemburger Wort